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La gifle

gina12410
Thu, 01 Mar 2018 15:32:51 GMT

J'ai encore le gout de nos baisers en bouche, je l'ai toujours.Il ne me quitte pas, plus.Le coeur battant comme un fou, comme un survivant, il s'accroche... Je suis sur mon nuage, je ne fais plus attention à rien, je me projette. Toi, nous , eux , ensemble, pourquoi pas à jamais, pourquoi pas...pourquoi pas! Parce que c'est tout, parce que cela doit rester rien.Tout est mélangé, rien n'est clair,si ,une chose, une toute petite chose. Un grain de sable, une poussière, un chat dans la gorge, une épine dans le pied, un chardon.Et la machine s'enraille, part à vau-l'eau, rien n'est sous contrôle, le tourbillon emporte tout ou presque. Je voudrais rester spectatrice, narratrice, or je m'envole à mon tour, loin , très loin.Je perds pieds, je suis frustrée quand je ne peux pas..Quand je ne dois pas..Lorsque nous sommes à table, au restaurant,je regarde par dessus mon épaule à chaque fois.Au parc, à l'hôtel, le même scénario, attendre que la porte se ferme à l'abri des yeux étrangers ou familiers..Se cacher, attendre, que la voie soit libre, le fameux coup de téléphone, ne pas faire de bruit, ne pas laisser de trace, tout effacer à la fin de la journée et rien pour se raccrocher. Alors,je perçois parfois l'écho de sa voix, une gifle que j'accepte malgré moi, faut rester souriante, ne rien laisser paraître, tendre l'autre joue."Embrasse moi mon chéri", tu déposes tes lèvres sur les miennes et ce baiser au gout de culpabilité , a une pointe d'amertume.Or je m'en contente, c'est le jeu, c'est la vie."Gache pas tout",tes mains descendent sur mes hanches , ton souffle me caresse le cou. Je suis belle, je suis jeune, je suis sexy, plus qu'elle?Plus que cette bague à ton doigt qui m'érafle le cœur, l’âme? Comme à ton habitude, tu trouveras les mots , pour me calmer, me faire à nouveau sourire...Je tournerai la tête ,et ferai comme si , jusqu'à ma prochaine crise de conscience. Tu sais quand la vérité me chantonne à l'oreille que tu n'es pas à moi, que je me leurre.La sincérité hausse le ton , mais l'évidence la rabroue, de plus en plus fort. Elle la gifle, comme le son de sa voix qui me gifle à nouveau. Une larme coule , puis deux, pas de marque ,juste une cicatrice qui s'ouvre et se ferme par intermittence. Tu poses tes lèvres sur les miennes à m'en faire hurler, à déchirer les oreillers.Alors j'oublie, jusqu'à ma prochaine crise de conscience, je ferme mon esprit criant mon plaisir.

Tropbelle89
Thu, 01 Mar 2018 18:00:06 GMT

C’est un joli texte, 😉 Un appel du pied, une gentille bousculade gérés par des « crises de conscience «  et entérinés par des baisers .... classique quoi ! Merci Gina pour ce constat 😘

gina12410
Thu, 01 Mar 2018 23:28:21 GMT

@mon indomptable : merci ma belle.c'est une crise de conscience classique de l'autre femme,la petite folie,la friandise.. elle réfléchit doute,s'angoisse.il la rassure momentanément avec les bruissements des draps en guise de ponctuation.

unefillequipenche
Fri, 02 Mar 2018 14:39:18 GMT

Joli et douloureux texte, toute la joie et la cruauté de ces moments volés au temps, aux apparences, qui n’enlevent rien à l’intensité du partage. Il me semble que la gifle est reçue et donnée dès le premier instant où l’evidence est si forte que tout semble possible. « La petite folie, la friandise » ce n’est jamais que cela je crois.

gina12410
Sat, 03 Mar 2018 20:22:16 GMT

@une fille : merci pour ton commentaire,ces histoires au final si communes sont à la fois si différentes.des friandises ayant un arrière goût amer,d'autres qui se transforment en plat principal copieux,et certaines,on pourrait dire "arnaque sur le menu".et le pire dans tout cela : personne n'est à l'abri d'être une friandise.

unefillequipenche
Sun, 04 Mar 2018 06:23:37 GMT

Dans tout lien il me semble que nous sommes tous aussi vulnérables et désemparés les uns que les autres, chacun aime et souffre en fonction de qui il est de tout ce qui l’a fait. Peut être faut il commencer par se respecter et respecter le lien et l’autre, ne pas voir comme une friandise pour ne pas être traitée comme telle, et si on voit l’autre comme un goinfre gourmand peut on encore l’aimer ? Je ne sais pas en fait, je me demande et j’essaie de comprendre, de démêler le faux du vrai de mes croyances, et ton texte comme les autres m’y aident beaucoup. Bises Gina

gina12410
Wed, 14 Mar 2018 17:17:33 GMT

Merci pour ton commentaire une fille.c'est une belle réflexion que tu livres ici.